Efficacité au travail
Le bien-être cognitif au travail : pourquoi c'est important

AUTEUR
Gabrielle Brassard-Lecours - 37e AVENUE
Pourquoi est-il important de se sentir mentalement à l’aise au travail?
Comment s’y prendre pour atteindre cet état d’esprit?
Explications d’une spécialiste en neurosciences.
Les fonctions cognitives sont « les capacités de notre cerveau qui nous permettent notamment de communiquer, de percevoir notre environnement, de nous concentrer, de nous souvenir d’un événement ou d’accumuler des connaissances », selon l’Association québécoise des neuropsychologues.
Le bien-être cognitif correspond donc au fait de se sentir à l’aise mentalement au travail, de manière à favoriser l’exercice de nos fonctions intellectuelles.
« Le bien-être neurocognitif serait un terme plus approprié », précise Sofia El Mouderrib, candidate au doctorat en neuropsychologie ainsi que cofondatrice et directrice générale de Nev, une firme qui met les neurosciences au service des besoins d’affaires des entreprises.
Attention aux erreurs
Un faible bien-être neurocognitif au travail peut affecter la mémoire, la capacité d’attention, la prise de décision et la planification.
« Lorsqu’on occupe un poste de travailleur du savoir, c’est-à-dire un poste qui sollicite surtout les compétences intellectuelles – comme la mobilisation de connaissances, la créativité et la résolution de problème –, il est crucial de travailler dans un environnement favorable aux fonctions neurocognitives », explique la directrice générale de Nev.
Elle ajoute que si un tel travailleur doit exercer dans des conditions peu favorables au déploiement de ses fonctions neurocognitives, il risque de commettre des erreurs, comme prendre une mauvaise décision d’embauche ou effectuer une analyse financière erronée.
Repérer les signaux
À quoi reconnaître une situation défavorable au travail intellectuel? Typiquement, le travailleur la reconnaît à une sensation d’épuisement qui affecte sa capacité à réfléchir, à un flou mental ou à une désorganisation de sa pensée.
Il peut aussi avoir des trous de mémoire ou être distrait plus facilement. Il pourrait aussi prendre des risques inutilement. « Lorsque le bien-être neurocognitif est insuffisant, on devient insatisfait de sa productivité et honteux de commettre des erreurs. On vit de la frustration face à soi-même. Tout cela peut mener à de l’absentéisme ou à du présentéisme », ajoute Sofia El Mouderrib.
Mettre en place un contexte favorable
Afin d’améliorer ses performances neurocognitives, on gagne d’abord à recharger ses batteries. En prenant de vraies pauses à l’heure du dîner et en décrochant du travail après avoir quitté le bureau, notamment. Sans oublier de soigner son cycle de sommeil et d’adopter une alimentation saine.
« Le stress affecte grandement le bien-être cognitif. Un stress aigu (c’est-à-dire un stress élevé pendant une courte période) et un stress chronique (c’est-à-dire un stress prolongé) peuvent détériorer l’efficacité de nos fonctions neurocognitives. Ils mènent à la fatigue cognitive, voire à l’épuisement professionnel et à la dépression », dit la directrice de Nev.
L’exercice physique, le yoga et la méditation sont des outils précieux pour mieux gérer son stress et ainsi améliorer son bien-être neurocognitif.
On veillera aussi à limiter les distractions et les interruptions, notamment en désactivant les notifications des applications sur son téléphone intelligent et sur son ordinateur. On se protégera aussi du bruit ambiant, en portant par exemple un casque antibruit. Notre cerveau nous en remerciera!