Développement de carrière

Démotivation : l'annoncer à son gestionnaire pour trouver des solutions

Personne triste au bureau

Le surmenage, une mauvaise relation avec un supérieur ou l’affectation à des tâches répétitives sont des situations qui peuvent mener à une démotivation professionnelle. Et pour de nombreuses personnes, annoncer à leur gestionnaire que l’intérêt n’est plus au rendez-vous n’est pas chose facile. Comment y arriver et ainsi retrouver le goût au travail?

Le manque de motivation au sein du personnel est une réalité répandue en entreprise, et encore davantage depuis l’adoption massive du télétravail. « Je crois qu’il faut pallier de façon proactive ce problème en donnant, notamment, l’occasion au personnel d’avoir plus de moments pour discuter, croit Hugo Berger, expert en télétravail et fondateur de Télétravail Académie. Ça passe par la planification d’événements virtuels à caractère informel ou par des rencontres ludiques qui facilitent la confidence. »

Outre un désintérêt généralisé pour le poste occupé, une démotivation professionnelle peut aussi découler d’une relation problématique avec un gestionnaire, ajoute Stéphanie Perreault, experte en gestion des ressources humaines et fondatrice d’Alliance ressources humaines. « La raison peut être que ce dernier n’a pas une bonne écoute, a peu de temps à accorder ou présente un manque de reconnaissance vis-à-vis du travail d’un ou d’une employée. » Une situation qui peut compliquer la prise de parole des membres du personnel démotivés.

L’importance d’en parler

Dans une société où la performance professionnelle est le but suprême à atteindre, la démotivation est souvent vécue comme un véritable échec par les personnes qui l’expérimentent. Ces dernières évitent donc souvent d’en parler de peur de paraître incompétentes aux yeux de leurs collègues et de leurs supérieurs.

Pourtant, la communication demeure essentielle. Pour arriver à se confier plus facilement à son supérieur ou à son patron, certaines approches peuvent être utilisées. « D’abord, la personne démotivée doit faire son bilan personnel pour déterminer le déclenchement de son manque de motivation et dresser la liste de ses frustrations organisationnelles. Ensuite, elle peut planifier une rencontre avec son gestionnaire dans laquelle elle révèle son désengagement, en parlant au « je » et en apportant des pistes de solution. Cette approche positive encourage le gestionnaire à adopter une posture compréhensive et à participer, lui aussi, à la résolution du problème », explique Stéphanie Perreault.

Benoît Godbout, spécialiste en transformation agile, abonde dans ce sens et ajoute que l’on doit aussi trouver un moment où le gestionnaire peut prendre le temps de nous écouter au calme. Il faut donc éviter de l’interpeller entre deux réunions. « Si on veut faire part de son ressenti, on doit d’abord déterminer si notre gestionnaire est dans une position d’ouverture au moment voulu et s’il peut nous accorder une véritable période d’écoute active. »

Une meilleure intervention des gestionnaires

Les gestionnaires détectent bien souvent le manque de résultats avant de se rendre compte qu’il s’agit d’un problème de motivation. Ils doivent donc mettre en place des techniques non seulement pour déceler la démotivation au sein de leur équipe, mais également pour les encourager à se confier sans craindre le jugement. « Les décideurs ont tout à gagner à rester agiles, attentifs et ouverts, en prenant régulièrement le pouls des besoins des membres de l’équipe, estime Benoît Godbout. Si, par exemple, le gestionnaire semble totalement fermé ou autoritaire, ça sera encore plus difficile pour un employé ou une employée de lui faire part d’une situation problématique de façon constructive. »

En télétravail, la distance ajoute une difficulté supplémentaire, puisque garder une communication fluide, constante et surtout humaine n’est pas toujours une tâche aisée pour les employeurs dans ce contexte. « La solution pour les gestionnaires peut être de mettre en place des politiques d’appels aux requêtes, des suggestions qui peuvent être déposées dans un questionnaire de manière anonyme par le personnel. Des enjeux dans l’entreprise peuvent donc être abordés par les gestionnaires sans que cela soit trop [compromettant] pour les personnes qui souhaitent faire part de certains mécontentements », précise Hugo Berger.

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